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« Je ne suis pas responsable ! » …. « C’est pas moi !  » « C’est lui qui… » « C’est elle qui… ». Vous pensez que ces phrases sont des phrases dites et redites par mes enfants ? Oui, certes, mais pas seulement ! Je les entends également, très fréquemment, en séance de thérapie. La notion de responsabilité dans le couple et particulièrement dans un couple en crise, est une notion que nous avons, tous et toutes, à travailler. Je vous donne ici des axes de compréhension – par opposition à la culpabilité notamment – et quelques pistes pour améliorer votre vie conjugale face à cette responsabilité.

La responsabilité dans la relation, c’est quoi ?

 » Vous êtes en train de me dire que c’est de ma faute ?  » « Je ne suis pas responsable s’il agit ainsi ! « …. Voici quelques phrases que j’entends dans mon cabinet de thérapeute. Comme vous le savez, je suis thérapeute spécialiste des relations de couple depuis une dizaine d’années. Je constate régulièrement que la notion de responsabilité est souvent confuse pour beaucoup d’entre vous. Face à la responsabilité, il existe trois attitudes :
• en prendre conscience,
• la décharger sur les autres
• et l’endosser à tort.
Pour les deux derniers cas, les réticences viennent du fait que responsabilité et culpabilité sont généralement confondues.

Responsabilité, culpabilité : quelles différences ?

Être coupable et être responsable sont deux notions distinctes. La culpabilité implique l’idée d’une faute commise. Ce n’est pas parce que vous prenez vos responsabilités, celle de vos choix, celle de vos mots et celle de vos actes, que vous vous rendez coupable de la crise de votre couple. Être responsable revient à reprendre le contrôle de sa vie en assumant ses choix, en conscience.

Je prends mes responsabilités, en pleine conscience

Si face à une situation, je fais un choix d’action, de parole. Est-ce le choix optimum ? Là, n’est pas la question. Mais, c’est mon choix et j’ai le droit de le faire, j’ai le droit d’être en accord avec moi-même sur ce point. En conséquence, j’en prends conscience, je m’avoue que c’est bien mon choix.
Les événements suivants dans ma vie dépendront de cette pleine conscience : si je ne prends pas la responsabilité de ce choix, la suite risque d’être chaotique, car je ne serais, moi-même, pas très à l’aise. Si à l’inverse, j’assume ce choix, j’accepterai pleinement les événements à venir.
Comme le décrit Yves Alexandre Thalmann dans son livre « Responsable, Oui ! Coupable, Non!« , il existe, chez nous, êtres humains, un certain nombre de réticences à prendre nos responsabilités lorsque la frontière responsabilité/culpabilité est floue. L’éducation peut nous avoir appris qu’il s’agit de la même chose. Du coup, nous avons tendance à associer la responsabilité aux sentiments et aux émotions désagréables ressentis à chaque fois que nous nous sommes sentis coupables ou que nous avons été accusés ou présumés coupables.
Assumer sa responsabilité représente une qualité dans la vie. Cette responsabilité des mots, des actes et des pensées incombe à chacun d’entre nous.
Chaque individu choisit ses actions et se doit d’en assumer les conséquences, pour son propre bien-être. En effet, lorsque nous effectuons ce choix d’assumer, nous sommes libérés d’un poids et notre qualité de vie s’en ressent immédiatement.

La responsabilité dans le couple

Chacun d’entre nous est responsable de ses pensées, de ses paroles et de ses actes. Je le suis pour les miens, mon conjoint l’est pour les siens. Face à chaque situation, je choisis mes gestes et mes mots. Il en est de même pour mon conjoint : j’assume les conséquences de mes choix, il assume les siennes de ses choix.
Concernant mes paroles, je sélectionne les mots, les formulations des phrases et mon intonation. En général, je le fais en conscience : je maîtrise pertinemment l’effet que tel mot ou tel autre va avoir sur mon partenaire. Je suis absolument responsable de mes paroles, personne ne me les dicte !
À l’inverse, l’interprétation de mon interlocuteur, mon conjoint en l’occurrence, n’est plus de mon ressort, mais du sien. Cette interprétation va dépendre de lui, de son état intérieur à ce moment-là, de ses valeurs, de son éducation, etc. Cette interprétation va lui engendrer des pensées, pensées qui déterminent par la suite ses émotions face à ce que je viens de lui dire. Je peux donc être le déclencheur de ses réactions, en aucun cas la cause : la responsabilité de son système intérieur lui incombe. Il détient la responsabilité et le choix de les modifier et s’il le souhaite de modifier la relation à tout moment.

Si je ne prends pas mes responsabilités, que se passe-t-il ?

La tentation de ne pas assumer mes responsabilités est parfois (souvent ?) grande. Pourquoi ? La réponse la plus probable est qu’agir ainsi nous dispense, du moins en apparence, de répondre de nos actes, de défendre ce que nous venons de dire ou de penser. Ce comportement nous arrange parfois ! Nous passons ainsi à une position de victime (victimisation) et non de responsable. L’état de victime est la conséquence d’un fait extérieur, de l’acte d’une tierce personne : notre responsabilité n’est pas engagée.
Je suis sûre que vous avez rencontré plusieurs fois, ce déni ou ce refus d’assumer vos responsabilités face à certaines situations, venant de vous-même ou de votre entourage. Je l’ai fait, oui, je l’avoue. Comme tout le monde un jour…
 » je trompe mon mari car il ne me satisfait pas »
« je mange trop à cause de toi  » …
 » tu me fais de la peine »
 » tu m’énerves « 

Ces phrases sont des exemples d’actions que je fais, d’émotions que j’ai dont j’attribue la responsabilité à l’autre et non à moi. Je peux choisir d’agir différemment.

 » je trompe mon mari car il ne me satisfait pas »
Je peux lui en parler. Je peux décider de lui exprimer mes besoins.

« je mange trop à cause de toi  » …
Je peux m’auto-discipliner et manger moins même si ces repas sont trop copieux ou trop appétissant.

 » tu me fais de la peine » et « tu m’énerves »
Quel était mon état intérieur avant sa phrase ?

Faut-il un coupable ?

Dans le couple, chaque partenaire recule face à ses responsabilités, dans la crainte qu’elles soient confondues avec la culpabilité. Lorsque la relation de couple ressemble à un ring, en mode combat de coqs, que les cris et les reproches fusent, et qu’elle n’épouse plus un mode de fonctionnement gagnant – gagnant, l’un comme l’autre recherche le coupable idéal de la situation. Faut-il un coupable ? Absolument pas ! Aucune faute au terme juridique n’a été commise ? Non ! Par conséquent, la recherche du coupable ne mène à rien ! Sauf à attiser encore plus les tensions déjà fortement présentes !
La culpabilité engendre des émotions puis des sentiments très désagréables. Qu’on se juge soi-même coupable ou qu’on juge son partenaire coupable, cette action attise la critique, les reproches et le mépris, envers soi-même ou envers l’autre. Ce sentiment prend alors toute la place en soi et dans le couple. Le climat devient alors irrespirable, la tension plus que palpable.
Lorsque chaque partenaire endosse ses responsabilités dans les pensées, les paroles et les actes, cette recherche de pouvoir via la culpabilité est réduite.

Si j’assume trop ?

Lors de mes consultations, j’ai croisé des hommes et des femmes qui assument plus de responsabilités que les leurs. Ces personnes prennent en charge les choix d’autrui, sans en être du tout décideurs. Cette propension provoque des sentiments ardents d’impuissance, de dépendance et de victimisation. Je pense, notamment, à cette cliente qui se rendait responsable de la jalousie de son mari à son égard : »j’en ai peut-être trop fait, je vais m’habiller différemment, voir moins de gens, etc. » Elle n’en est pas responsable. C’est son état intérieur à lui et à lui seul.
Un autre cas consiste, à l’inverse, de prendre la totalité de la responsabilité pour empêcher l’autre de se remettre en question.
Dans ces deux cas, nous observons qu’il s’agit d’un transfert de l’un vers l’autre, dont la dynamique est le pouvoir. En endossant les responsabilités de l’autre, je crois prendre les rênes du pouvoir sur lui. En renonçant aux miennes, je lui concède du pouvoir.
Assumer plus de responsabilité que les siennes est un jeu de pouvoir.

Je suis responsable de mon bonheur, même dans mon couple : votre nouveau mantra ?

J’ai à cœur de conseiller à chacun de mes clients d’apprendre cette notion de responsabilité et notamment à ne pas en avoir peur, à ne pas les fuir … Pour leur bien !  » Je suis responsable de mon bonheur « , tel est mon mantra, et ce, même pour mon couple. Est-ce le vôtre ? Avez-vous envie d’être responsable de votre bien-être ? 

À très bientôt,

Céline Domecq

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